les armures au moyen age.


era sentence



12/01/2008
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                      Le Heaume.

Le terme heaume n'apparaît qu'au XIIe siècle pour designer une armure de tête. Toutefois, le casque était utilisé depuis l'antiquité. Les Grecs portaient déjà un casque rappelant par sa forme le heaume du Moyen Age. Le casque romain enveloppait exactement le crâne et possédait deux jugulaires mais laissait le visage découvert. Il était parfois surmonté d'un cimier. Les améliorations successives du casque consistèrent à couvrir de plus en plus le visage rendant difficile l'identification de son propriétaire. On pense que c'est cela qui a donné naissance à l'Héraldique, science des blasons. On peut voir, sur la tapisserie de Bayeux, Guillaume de Normandie obligé de relever son casque pour montrer à ses hommes qu'il est toujours en vie. Vers le Xe siècle, on utilisait le casque conique à protection nasale (1) dont l'origine est certainement normande. Il fut encore utilisé en certains endroits jusqu'au début du XIIIe siècle.
A partir du XIIIe siècle, le besoin de mieux protéger le visage amena la création du heaume cylindrique enveloppant la tête entière avec des fentes pour les yeux (2). Ils avaient le dessus aplati ce qui était une régression car ils étaient plus vulnérables aux coups portés sur le dessus de la tête. Ces heaumes étaient lourds et rendaient la respiration difficile ce qui explique qu'ils étaient uniquement portés pendant le combat. L'amélioration des techniques de travail du fer permit de revenir à une forme conique sur le dessus du heaume tout en gardant la protection totale du visage (milieu du XIIe). Le bassinet, qui apparut vers le début du XIVe siècle améliora considérablement le confort
du chevalier. Il était moins lourd que le heaume du XIIe et équipé d'une visière pouvant être relevée ce qui facilitait la respiration. Sa forme était étudiée pour dévier les coups de lance mais également pour mieux résister aux coups de tailles portés par par les épées et masses d'armes. Vers la fin du XIVe siècle, en plus du bassinet, un nouveau heaume apparaît: le heaume à "tête de crapaud" (4). Ses surfaces fuyantes permettaient de dévier les coups et il fut très utilisé dans les tournois et joutes. Le heaume disparaît complètement à la fin du XVe siècle remplacé par l'armet et la salade. l'armet (image du haut), plus léger que le heaume et le bassinet, pouvait être porté sans fatigue pendant longtemps. La salade (5) était une sorte de chapeau de fer allongé à l'arrière du cou, possédant ou non une visière mais sans protection au niveau du menton. Sa forme fait parfois penser aux casques allemands de la première guerre mondiale sans qu'on sache si ces derniers s'en sont inspirés.

                                     


                                  


De gauche a droite:
1 - Casque conique avec protection nasale (XIe siècle)
2 - Heaume cylindrique a dessus plat (XIIe siècle)
3 - Heaume a bassinet (XIIe siècle))
4 - Heaume a "tête de crapaud" (XIVe siècle)
5 - Salade (XVe siècle)





     

27/12/2007
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L'écu au Moyen Âge.


Retour aux bonnes vieilles traditions, revoici donc le coin sérieux du zine. Comme toujours, quelques idées, faits réels du Moyen Âge, toujours dans le but de jouer intelligent.

Cette fois-ci, nous avons pensé au moins téméraires, ceux pour qui un coup bien porté est un coup qui passe à côté d'eux ou qui est absorbé par leur bouclier. Mais qu'en est-il de ces moyens de défense ...

Le terme bouclier est une appellation bien commune pour dénommer l'écu, le pavois, la rondache et la targe. Chaque chose en son temps, ce coup-ci, il ne sera question que de l'écu. Nous vous laissons le soin de rechercher les différences entre les appellations précitées.

L'écu du Moyen Âge, [...] était suspendu au cou ou en bandoulière par une courroie appelée guige ou guiche, qu'on pouvait allonger plus ou moins au moyen d'une boucle, et maintenu sur l'avant bras et la main par un jeu de courroies désignées par le mot "enarmes".
On disait le l'écu porté en "jantel ou en chantel", pour indiquer qu'on le tenait sur le bras prêt à combattre, c'est-à-dire sur le dos de la main. [...]

Les Normands, au moment de la conquête d'Angleterre, portaient de longs écus peints, bordés de métal, et dont les enarmes étaient disposés de telle sorte qu'on pouvait les tenir horizontalement ou verticalement. La tapisserie de Bayeux nous fournit à cet égard de précieux renseignements. [...]

On peut admettre que l'acuité inférieure de l'écu était faite pour permettre de ficher cette pointe en terre. L'écu formait alors une palissade mobile devant le front. [...]

La figure 5 montre un de ces écus normes, du côté externe en A et du côté interne en B. Les enarmes se composent de quatre courroies formant le carré, de telle sorte que l'écu se tenait vertical si l'on passait le bras transversalement et horizontal, si on le passait suivant le grand axe. La guige était attaché aux deux rivets du haut ainsi que le montre la figure. Quelques fois les enarmes sont posées en sautoir ainsi que le montre la figure. Le bras passait dans ces deux courroies et la main saisissait les courroies croisées ainsi qu'on le voit en C. Ces écus étaient garnis de l'"umbo". [...]

Les manuscrits ne commencent guère à montrer, dans leurs miniatures, des écus armoyés régulièrement que vers la seconde moitié du XIIIème siècle. Dès le commencement du XIVème siècle, l'usage de peindre les armoiries sur les écus était devenu général à la guerre, car, dans les tournois et joutes, on prenait le plus souvent des emblèmes de fantaisies.

                                    

  L'écu des hommes d'armes français de la fin du XIIème siècle et du commencement du XIIIème était grand (1m,50 environ), très recourbé, droit en haut, avec angle arrondis et pointe aiguë. [...] L'écu des hommes d'armes tendait à diminuer de longueur vers 1230 ; les plus longs ne dépassent guère un mètre. Ils sont arrondis, légèrement par le haut, très aigus à la pointe, bordés de métal, et décorés souvent d'ornements de bronze repousser [représentant] croix, animal, besants, billettes.

Les écus de la fin du XIIIème siècle sont presque aussi large que haut, c'est-à-dire qu'ils circonscrivent un triangle équilatéral ou peu s'en faut et n'avait guère plus de 60 centimètres de large sur 60 centimètres ou un peu plus de longueur. Étant peints aux armes de celui qui les porte, ils ne sont plus ourlés de métal apparent et le champ du blason couvre toute la surface. Ces écus possèdent toujours la guige pour les suspendre au cou et les enarmes ne se composent plus que de deux courroies (fig. 9 bis), l'une pour passer le bras, l'autre pour être saisie par la main.

                               

À la fin du XIIIème siècle et au commencement du XIVème siècle, les blasons peints sur les écus étaient bien lisibles, d'un beau style, largement dessinés, de telle sorte qu'on pût le voir de loin. [...]

Lorsqu'on prenait la mer, les chevaliers avaient pour habitude de suspendre leurs écus le long des bastingages des châteaux d'arrière. [...] Renverser l'écu d'un chevalier était lui infliger un déshonneur public qui rejaillissait sur la famille à laquelle appartenait le blason. On disait "la reconnaissance" de l'écu pour le blason figuré sur l'écu. "Frapper sur la reconnaissance", c'était frapper le blason.
Les chevaliers pendaient leurs écus sur leurs tentes, et aussi, lorsqu'ils logeaient dans une ville, aux fenêtres de l'hôtellerie.
Dans les salles des châteaux, en temps de paix, on suspendait aux murs les écus et les heaumes.







27/12/2007
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                     Le Bouclier.

C'est la plus basique et ancienne arme de défense utilisée par les guerriers. Instinctivement, les hommes utilisèrent des planches de bois pour se protéger des premières armes offensives (hâches,...). Ensuite, les attaches furent ajoutées, ce qui permettaient de mieux tenir le bouclier et d'avoir une main libre pour tenir la hâche. Une sangle était parfois utilisée pour porter le bouclier sur le dos lors des déplacements et probablement pour libérer la seconde main lors du maniement d'armes lourdes. Les premiers boucliers étaient ronds et ne protégeaient qu'une partie du corps. Ceci était efficace pour les combats au corps a corps mais l'était moins contre les armes de jets qui pouvaient atteindre les parties non protégées. Les Romains le comprirent et leurs boucliers à bords droits leur permettaient de former des "tortues" pour avancer tout en étant à l'abri des tirs de projectiles. Les boucliers gaulois étaient en osier et peaux renforcés de métal dont l'attache saillante s'appelait l'Umbo. Cette attache était parfois si saillante qu'elle fut quelquefois confondue avec un casque.
Durant le haut Moyen Age, les Francs et les Vikings utilisèrent plutôt des boucliers ronds. Ils étaient souvent recouverts de cuir pour améliorer la rigidité. Le bouclier du Moyen Age est connu sous le nom d'Ecu qui vient du romain Scutum et désignait un bouclier long. Ce sont les Normands qui répandirent l'utilisation du bouclier long à partir du XIe siècle. Il était toujours arrondi sur le dessus mais allongé afin de protéger la jambe. Il possédait toujours l'Umbo, avait une bordure métallique et mesurait environ 1m30 de haut. L'amélioration des armures et l'utilisation du cheval dans les combats amenèrent à utiliser des boucliers plus petits. L'Umbo ne fut plus utilisé et le dessus arrondi disparu également (peut-être pour améliorer le champ de vision) et cette forme en V du bouclier est le plus souvent utilisée pour représenter les blasons. En effet, à partir du XIIIe siècle, l'écu porte régulièrement les armoiries de son propriétaire ce qui permet de l'identifier. Au XIVe siècle, une nouvelle forme de bouclier apparut : le bouclier de tournoi. Il était plutôt petit et possédait une encoche sur le dessus pour supporter la lance. Ce siècle vit également l'apparition du Pavois, grand bouclier ovale ou quadrangulaire utilisé par les fantassins et les arbalétriers. Il se plantait dans le sol et permettait de protéger les arbalétriers spécialement exposés pendant le rechargement de leurs armes.

             
bouclier normand du XIe siècle.

          
Bouclier Viking avec l'"Umbo" en son centre.


              
Ecu en V (XIIIe siècle)





27/12/2007
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                         Armures.


L'homme d'arme comprit très vite que se défendre lors du combat était au moins aussi important que de porter un coup à l'ennemi. Aussi, parallèlement au développement d'armes offensives, se développèrent des armes défensives dont le bouclier est sans doute la première. Ensuite, il apparut logique de protéger la partie la plus vulnérable (la tête) puis d'étendre cette protection aux autres parties du corps.
Le terme armure apparaît en réalité au XVe siècle pour designer l'ensemble des protections de fer ou d'acier protées à la guerre ou pour les joutes. Avant cela, on parlait de harnois ou d'adoubement. L'armure est ici employée pour designer l'habillement militaire en générale.

Antiquité.


Des vêtements rembourrés et sans doute des armures de cuir furent les premières protections du corps du soldat. L'étape suivante fut d'ajouter des petites pièces de métal cousues sur le vêtement.. Des armures faites d'écailles de bronze furent ainsi utilisées en Mésopotamie et dans l'Egypte ancienne mais étaient probablement réservées à une élite.
Les grecs et les romains portaient des cuirasses de bronze
ainsi que des protections pour le bas des jambes et parfois les avant-bras. Bien que le fer soit connu, le bronze était couramment utilisé car il permettait de fabriquer facilement des cuirasses d'une seule pièce. C'est pour cela que les premières protections en fer se composaient de plusieurs lames articulées (cuirasses romaines). Le développement de l'armure s'arrête pratiquement avec la chute de l'empire romain. Les tribus barbares ne portaient généralement qu'un bouclier et un casque comme protection.

Haut Moyen Age (VIIIe, XIe siècle).

L'armure fait sa réapparition à l'époque Carolingienne reprenant à quelques modifications près, l'équipement de la fin de l'empire romain. Ainsi, la plupart de armures sont faites de pièces de métal (fer ou bronze) cousues sur une étoffe épaisse parfois renforcée de cuir Ces pièces peuvent avoir différentes formes: écailles, rectangulaires ou anneaux. Ces derniers composent ce que l'on appelle la broigne. Elle fut utilisée par les carolingiens (dès le VIIIe siècle) et les normands (XIe siècle) et continua à être portée parallèlement à la cotte de maille. La broigne descendait au dessous du genou et se revêtait par dessus une tunique légère.

XIIe et XIIIe siècle.

Ce n'est sans doute que vers le milieu du XIIe siècle que la cotte de maille fut largement adoptée. Composée de mailles de fer entrelacées, véritable tissu de métal, elle est aussi appelée haubert. Le haubert se portait sur un vêtement rembourré, le gambison. Un capuchon de mailles et des gants de peaux complétaient parfois l'équipement. Certains hauberts descendaient presque jusqu'à la cheville ( Figure 1).
Durant le XIIIe siècle, des gantelets et des chausses de mailles complétèrent la cotte de mailles et une tunique d'étoffe (surcot) se portait par dessus (Figure 2). Le haubert résistait assez bien aux flèches, coups de lance et d'épée mais était beaucoup plus vulnérable aux armes de choc (masse, marteau, fléau). Des pièces de fer furent peu à peu ajoutées des la fin du XIIIe siècle.

XIVe et XVe siècle.

Des protections de fer supplémentaires furent donc fabriquées afin de mieux protéger les différentes parties du corps: bras, torse, coudes, genoux, jambes, pieds. Les hommes d'armes ne les portaient pas forcement toutes et le début du XIVe siècle marque une période de transition entre la cotte de maille et l'armure de plates complètes (Figure 3). Au début du XVe siècle, l'armure de fer est définitivement adoptée par les chevaliers (Figure 4). Cette équipement est souvent nommé "harnois blanc" à cause du fer poli et brillant dont il est fait. Les fabriques d'armures les plus renommées étaient italiennes (Milan) ou allemandes (Nuremberg). Des armures magnifiques continuèrent à être utilisées au XVIe siècle mais plus par tradition que par réelle nécessité, l'introduction des armes à feu dans les combat les rendant dépassées.


               



                                           

De gauche à droite:
Figure 1: XIIe siècle. Haubert de mailles long, casque conique a nasal.
Figure 2: XIIIe siècle. Cotte de mailles complétée de chausses et de gantelets, surcot, heaume cylindrique.
Figure 3: XIVe siècle. Gambison et haubert, surcot, cubitières, genouillères et grèves.
Figure 4: XVe siècle. Armure de plates complète, gorgerette de mailles et bassinet.



                       



                                     


(Voici une adresse sympas pour l'achat d'arme et d'armure).

www.histophile.com



27/12/2007
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