Retour aux bonnes vieilles traditions, revoici donc le coin sérieux du zine. Comme toujours, quelques idées, faits réels du Moyen Âge, toujours dans le but de jouer intelligent.
Cette fois-ci, nous avons pensé au moins téméraires, ceux pour qui un coup bien porté est un coup qui passe à côté d'eux ou qui est absorbé par leur bouclier. Mais qu'en est-il de ces moyens de défense ...
Le terme bouclier est une appellation bien commune pour dénommer l'écu, le pavois, la rondache et la targe. Chaque chose en son temps, ce coup-ci, il ne sera question que de l'écu. Nous vous laissons le soin de rechercher les différences entre les appellations précitées.
L'écu du Moyen Âge, [...] était suspendu au cou ou en bandoulière par une courroie appelée guige ou guiche, qu'on pouvait allonger plus ou moins au moyen d'une boucle, et maintenu sur l'avant bras et la main par un jeu de courroies désignées par le mot "enarmes".Les Normands, au moment de la conquête d'Angleterre, portaient de longs écus peints, bordés de métal, et dont les enarmes étaient disposés de telle sorte qu'on pouvait les tenir horizontalement ou verticalement. La tapisserie de Bayeux nous fournit à cet égard de précieux renseignements. [...]
On peut
admettre que l'acuité inférieure de l'écu était faite pour permettre de
ficher cette pointe en terre. L'écu formait alors une palissade mobile
devant le front. [...]
La figure 5 montre un de ces écus normes, du côté externe en A et du côté interne en B. Les enarmes se composent de quatre courroies formant le carré, de telle sorte que l'écu se tenait vertical si l'on passait le bras transversalement et horizontal, si on le passait suivant le grand axe. La guige était attaché aux deux rivets du haut ainsi que le montre la figure. Quelques fois les enarmes sont posées en sautoir ainsi que le montre la figure. Le bras passait dans ces deux courroies et la main saisissait les courroies croisées ainsi qu'on le voit en C. Ces écus étaient garnis de l'"umbo". [...]
Les manuscrits ne commencent guère à montrer, dans leurs miniatures, des écus armoyés régulièrement que vers la seconde moitié du XIIIème siècle. Dès le commencement du XIVème siècle, l'usage de peindre les armoiries sur les écus était devenu général à la guerre, car, dans les tournois et joutes, on prenait le plus souvent des emblèmes de fantaisies.
L'écu des hommes d'armes français de la fin du XIIème siècle et du commencement du XIIIème était grand (1m,50 environ), très recourbé, droit en haut, avec angle arrondis et pointe aiguë. [...] L'écu des hommes d'armes tendait à diminuer de longueur vers 1230 ; les plus longs ne dépassent guère un mètre. Ils sont arrondis, légèrement par le haut, très aigus à la pointe, bordés de métal, et décorés souvent d'ornements de bronze repousser [représentant] croix, animal, besants, billettes.
Les écus de la fin du XIIIème siècle sont presque aussi large que haut, c'est-à-dire qu'ils circonscrivent un triangle équilatéral ou peu s'en faut et n'avait guère plus de 60 centimètres de large sur 60 centimètres ou un peu plus de longueur. Étant peints aux armes de celui qui les porte, ils ne sont plus ourlés de métal apparent et le champ du blason couvre toute la surface. Ces écus possèdent toujours la guige pour les suspendre au cou et les enarmes ne se composent plus que de deux courroies (fig. 9 bis), l'une pour passer le bras, l'autre pour être saisie par la main.
À la fin du XIIIème siècle et au commencement du XIVème siècle, les blasons peints sur les écus étaient bien lisibles, d'un beau style, largement dessinés, de telle sorte qu'on pût le voir de loin. [...]
Lorsqu'on
prenait la mer, les chevaliers avaient pour habitude de suspendre leurs
écus le long des bastingages des châteaux d'arrière. [...] Renverser
l'écu d'un chevalier était lui infliger un déshonneur public qui
rejaillissait sur la famille à laquelle appartenait le blason. On
disait "la reconnaissance" de l'écu pour le blason figuré sur l'écu.
"Frapper sur la reconnaissance", c'était frapper le blason.
Les
chevaliers pendaient leurs écus sur leurs tentes, et aussi, lorsqu'ils
logeaient dans une ville, aux fenêtres de l'hôtellerie.
Dans les salles des châteaux, en temps de paix, on suspendait aux murs les écus et les heaumes.
Haut Moyen Age (VIIIe, XIe siècle).
L'armure fait sa réapparition à l'époque Carolingienne reprenant à quelques modifications près, l'équipement de la fin de l'empire romain. Ainsi, la plupart de armures sont faites de pièces de métal (fer ou bronze) cousues sur une étoffe épaisse parfois renforcée de cuir Ces pièces peuvent avoir différentes formes: écailles, rectangulaires ou anneaux. Ces derniers composent ce que l'on appelle la broigne. Elle fut utilisée par les carolingiens (dès le VIIIe siècle) et les normands (XIe siècle) et continua à être portée parallèlement à la cotte de maille. La broigne descendait au dessous du genou et se revêtait par dessus une tunique légère.
XIIe et XIIIe siècle.
Ce n'est sans doute que vers le milieu du XIIe siècle que la cotte de maille fut largement adoptée. Composée de mailles de fer entrelacées, véritable tissu de métal, elle est aussi appelée haubert. Le haubert se portait sur un vêtement rembourré, le gambison. Un capuchon de mailles et des gants de peaux complétaient parfois l'équipement. Certains hauberts descendaient presque jusqu'à la cheville ( Figure 1).
Durant le XIIIe siècle, des gantelets et des chausses de mailles complétèrent la cotte de mailles et une tunique d'étoffe (surcot) se portait par dessus (Figure 2). Le haubert résistait assez bien aux flèches, coups de lance et d'épée mais était beaucoup plus vulnérable aux armes de choc (masse, marteau, fléau). Des pièces de fer furent peu à peu ajoutées des la fin du XIIIe siècle.
XIVe et XVe siècle.
Des protections de fer supplémentaires furent donc fabriquées afin de mieux protéger les différentes parties du corps: bras, torse, coudes, genoux, jambes, pieds. Les hommes d'armes ne les portaient pas forcement toutes et le début du XIVe siècle marque une période de transition entre la cotte de maille et l'armure de plates complètes (Figure 3). Au début du XVe siècle, l'armure de fer est définitivement adoptée par les chevaliers (Figure 4). Cette équipement est souvent nommé "harnois blanc" à cause du fer poli et brillant dont il est fait. Les fabriques d'armures les plus renommées étaient italiennes (Milan) ou allemandes (Nuremberg). Des armures magnifiques continuèrent à être utilisées au XVIe siècle mais plus par tradition que par réelle nécessité, l'introduction des armes à feu dans les combat les rendant dépassées.
De gauche à droite:
Figure 1: XIIe siècle. Haubert de mailles long, casque conique a nasal.
Figure 2: XIIIe siècle. Cotte de mailles complétée de chausses et de gantelets, surcot, heaume cylindrique.
Figure 3: XIVe siècle. Gambison et haubert, surcot, cubitières, genouillères et grèves.
Figure 4: XVe siècle. Armure de plates complète, gorgerette de mailles et bassinet.
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